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dimanche 9 février 2020

Autres temps, autres moeurs...


Comme beaucoup de généablogueurs, je suis en ce moment à la recherche de mon sosa 2020.

Je l’ai trouvé mais je manque cruellement de matière pour faire un article intéressant, pour l’instant.

Je sais simplement qu’il s’appelle Jean dit le jeune Vergnes, fils de Jean, maréchal-ferrant, et qu’il épouse le 11 novembre 1700 à Cézens, dans le Cantal, Margueritte Vidallinc, fille d’Antoine, laboureur.
Il est originaire de Cézens et Margueritte de Landonnès, du village de Brezons, voisin de Cézens.

Je dois vous dire que, grâce à ces recherches, je découvre ce territoire qui est un des plus méridionaux de ma généalogie et donc également des noms et des coutumes particulières.

Et dans le cadre de ces recherches, je tenais à vous faire découvrir une petite pépite que je viens de dénicher sur le site des archives départementales du Cantal.

Il s’agit d’un procès-verbal établi par le vicaire de Cézens le 1er mai 1700, soit quelques mois avant le mariage de Jean.

Je vous laisse découvrir le sujet ayant attiré la colère de ce vicaire grâce à cette transcription : 


                                                      Archives départementales du Cantal, cote 5 NUM 109, procès-verbal "pour abus criminel des dances"

« Ce jourd’huy premier jour du mois de may 1700 environ trois heures après midy nous soussignés vicaires de la paroisse de Cezens ayant été advertis qu’au préjudice de l’arrêt des grands jours, de déclaration de nos Roys et des ordonnnances formelles de monseigneur l’illustrissime et Révérandissime Joachim Joseph Destain évêque et seigneur de St Four qui deffandent la profanation des festes par l’abus criminel des dances qui ont produit tant des querelles, meurtres, et autres grands maux dans ladite paroisse, le prénomé antoine palagou vacher qui jouait de la musette géraud amagat françois desprat pierre faleyt de neyrabrousse sébastien teissedre et antoine frères de perpezac demeurant aux chasettes antoine bladineyres antoine combes de lestricat ( ?) paroisse de Bresons Marie et Jeanne badeul fillies du chatel catherinne bladineyres Simonne Rueyre dudit Chatel Jeanne Teissedre dudit perpezac, Jean Neyranèze dudit Cezens et plusieurs autres s’étoient assemblés et dansoient devant la grange d’estienne Roullant laboureur dudit Cezens qui est au haut de la place publique dudit Cezens nous nous y sommes présantés avec Jean germa laboureur de perecoyol ( ?) soubsigné et Jean Rousselle du lieu de pauliagol qui a déclaré ne le savoir faire pour leur répéter lesdites deffances mais malgré toutes nos remontrances et les menaces qu’on leur a fait de les dénoncer à mondit seigneur, bien loing de cesser, ilz ont escandaleusement continué à dancer c’est ce qui nous a obligés à dresser le présant verbail que nous certiffions vailable fait audit Cezens ledit jour et an que dessus. »

Suivent les signatures

Mon ancêtre n’est pas nommément cité mais mon côté taquin espère qu’il fait partie des « plusieurs autres » qui ont fait enrager ce vicaire un peu mal embouché… D’autant que j’ai reconnu certains noms figurant souvent sur les registres paroissiaux auprès des membres de la famille.

Il faut savoir que les danses étaient interdites au moment des fêtes religieuses. Rendez vous compte, mélanger des hommes et des femmes, hors de tout lien de mariage ou de famille, s’amuser, se rapprocher, se toucher…

Les textes auxquels fait référence le vicaire dans ce procès-verbal sont un arrêt des Grands Jours d'Auvergne de 1665 (tribunal exceptionnel installé à Clermont-Ferrand en 1665-1666 pour réprimer les abus des nobles), une déclaration du roi Louis XIV en 1688 et des ordonnances de l'évêque de Saint-Flour "deffandant la profanation des festes par l'abus criminel des dances".

Pour interdire de tels rassemblements, le Roi n'invoquait pas officiellement la religion mais plutôt le fait qu'ils tournaient trop souvent à la rixe entre les personnes venues à l'origine pour s'amuser...
  
L'histoire ne dit pas si ces jeunes gens de Cézens ont été condamnés après l'envoi de ce procès-verbal "pour abus criminel des dances" à l'évêque de Saint-Flour... Ils risquaient en théorie une amende de 100 livres par personne.

mercredi 25 octobre 2017

Des hommes de bonne volonté


Non, non, le blog n'est pas retombé dans l'oubli! 

Simplement, les journées sont un peu chargées en ce moment et je vous prépare un article (ou une série d'articles, je ne sais pas encore...) sur un sacré personnage.

Donc en attendant Charles, une petite anecdote relevée dans les registres paroissiaux de Saint-Thibault des Vignes (Cote 5MI1863 vue 65 aux archives départementales de Seine et Marne). 

L'orthographe d'origine est conservée, seuls les noms ont été supprimés. 

Source : cassini.ehess.fr

"L'an mil sept cent soixante et dix neuf,  le troisième jour du mois de janvier, se sont assemblés au son de la cloche, à l'issue de la messe parroissialle tous les habitans à la réquisition de moy curé pour demander et engager tous les habitans à se prêter volontairement et à l'amiable à faire une corvée pour réparer le chemin descendant au grand chemin de Lagny, lequel est appellé rue creuse, laditte corvée a été acceptée tout à coup par les dits habitans dès le lendemain quatre du même mois ils y ont procédé avec leurs outils et ustencilles nécessaires. Le Sieur J.B. M. a prêté sa voiture complète pendant trois jours, le père P. S. s'y était engagé également pour sa voiture mais dès le premier jour son essieu étant venu à casser, il n'y a pas fait suppléer. Mr F. marchand à Lagny est venu lui même avec sa voiture pendant deux jours, G. de Gouvernes y est venu aussi avec sa voiture une journée. Toute l'ouvrage a continuée le quatre, le cinq, le sept, le neuf. Tous les habitants se sont prêtés de si bonne grâce, excepté (...) que j'ai fait distribuer tous les matins de l'eau de vie aux ouvriers, il y a eu sept pintes d'eau-de-vie de consommées. J'ai fournie et payé en sus deux voitures chaque jours les trois derniers jours à huit livres par jour chacune, soit quarante huit livres. Les dits habitants m'ont fait part et promis continuer chaque année travailler ainsi à bonifier les chemins de tous côtés en en faisant un peu chaque année y employant dans les plus forts six jours en partageant toute la paroisse en trois pour chacun deux jours et dans les moindres corvées en trois jours partageant toute la paroisse en trois pour chacun un jour. Cet acte servira à ce que de raison tant pour moi que pour mes successeurs tant pour juger et se ressouvenir de ceux qui se sont prêtés de bonnes grâces et que pour ne pas oublier à suivre et à renouveler auxdits habitants leur promesse et leur engagement à réparer chaque année les chemins ce qui produira un bien réel au pays et un honneur qui en restera auxdits habitants. Fait à Saint-Thibault ce dix janvier mil sept cent soixante et dix neuf. "

Une pinte de Paris, si j'en crois Wikipedia, équivaut à 952,146 ml.
Je vous laisse le soin d'apprécier si la consommation de 7 pintes d'eau-de-vie (donc environ 7 litres) pour 4 jours de travail est excessive ou non...

#Defi2706 : Un mariage en 115 mots

Dans le cadre du premier salon virtuel de généalogie, l’association Geneatech réunissant une communauté de généablogueurs nous la...